Opinion : Le colonianisme contemporain?

l'Acadie Nouvelle - 1 novembre 2002

Le Manifeste Beaubassin est un jardin rempli d’espoir pour nous. La mémoire vivante collective du peuple acadien pourrait s’y épanouir et retrouver sa dignité. La colonisation française a implanté en terre d’Amérique le peuple acadien et le peuple québécois. Quelque temps plus tard, le colonialisme britannique a extirpé au moyen de calamités cruelles et crapuleuses plus de la moitié du peuple acadien hors de l’Acadie. Le même élan morbide et inhumain décima presque tout le peuple Mi’kmaq. Dans un cas comme dans l’autre, ce fut un échec. Malgré ces souffrances atroces, l’âme de nos peuples a réussi à renaître de ses cendres. Aujourd’hui, le colonialisme reprend du terrain sous de nouveaux vocables. Son déguisement le plus récent est sans contredit la mondialisation de l’économie. Celle-ci a déjà pollué et occasionné un grand déménagement de nos matières premières hors de l’Acadie. Depuis 1960, elle s’est attaquée à la population active acadienne et mi’kmaq avec virulence. L’économie mondiale est un concept économique valable si, et seulement si, les droits humains réels et les besoins de base des êtres humains, les miens, ceux de ma famille et ceux des autres peuples peuvent être satisfaits. La réappropriation de notre histoire, que réclame avec droit et justesse le Manifeste Beaubassin, est certainement un incontournable si on veut progresser par en avant. Nous avons le droit de revendiquer solidairement notre place au sein de la communauté mondiale et fraterniser avec les autres peuples.

YVON LÉVEILLÉ Edmundston

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