La SAANB condamne les propos de Dominic LeBlanc

Philippe Ricard - 21 juin 2002


MONCTON - La SAANB se dissocie «des propos acerbes» tenus par le député de Beauséjour-Petitcodiac plus tôt cette semaine. Dominic LeBlanc aurait intérêt à consacrer plus d'efforts au développement des groupes minoritaires plutôt que de dénigrer le seul gouvernement francophone d'Amérique, soutient l'organisme.

Philippe Ricard L'Acadie NOUVELLE

Dominic LeBlanc n'en est pas à une manoeuvre près, dans le dossier des excuses - ou de la reconnaissance - de la Couronne britannique quant aux torts causés par la Déportation de 1755. En effet, de juillet à décembre dernier, le fils de l'ancien gouverneur général, Roméo LeBlanc, s'était opposé avec virulence à la motion M-241 du député bloquiste Stéphane Bergeron, accusant les «méchants séparatistes de vouloir manipuler les Acadiens». Dimanche dernier, le député de Beauséjour-Petitcodiac récidivait en qualifiant «d'hypocrites» les membres de l'Assemblée nationale qui avaient unanimement appuyé la démarche de la SNA visant à obtenir une reconnaissance officielle de la Couronne britannique des torts causés par la Déportation. Dans un communique de presse, la SAANB remercie l'Assemblée nationale de son appui à la démarche de la SNA et se dissocie des propos tenus par le député libéral de Beauséjour-Petitcodiac. «Cosignataire de la lettre adressée à Sa Majesté, la SAANB trouve tout à fait inappropriés les commentaires de M. LeBlanc (...)», peut-on y lire. «Le député aurait avantage à concentrer ses forces ailleurs. Ses efforts sont certes mieux appréciés quand ils sont mis au développement des groupes minoritaires francophones, comme par exemple la consultation qu'il fait auprès de nos communautés pour faire constat des besoins des communautés francophones en situation minoritaire. Ce n'est pas en dénigrant le seul gouvernement francophone en Amérique du Nord que notre situation va s'améliorer. Au contraire, de bonnes relations avec nos voisins québécois sont essentielles à l'essor de notre collectivité», estime le président de la SAANB, Jean-Guy Rioux. M. Rioux met également les choses au clair en ce qui a trait aux commentaires de Dominic LeBlanc selon lesquels «l'Assemblée nationale passe son temps à enlever des droits à sa minorité anglophone». «Bien des communautés francophones au pays seraient plus qu'heureuses de bénéficier du statut dont profite la collectivité anglophone québécoise. De tels propos ne représentent certes pas la position de la société civile acadienne et nous ne voulons surtout pas être associés à une telle attitude. D'autant plus que la position du Québec face à la démarche de la SNA a reçu l'aval de tous les députés de l'Assemblée nationale, toutes allégeances politiques confondues», mentionne M. Rioux.

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