La SNA n'a pas les liens que possède Ottawa

Philippe Ricard - 15 août 2003

MONCTON - Selon Stéphane Bergeron, la Chambre des communes peut offrir un lien direct vers la Couronne britannique, un avantage dont ne dispose pas la SNA dans ses présentes démarches.

«Il y a une nouvelle donne depuis que la SNA a pris le relais et endossé la démarche. La seule chose que j'espère, c'est que la Chambre des communes saura reconnaître ce fait, que ce n'est plus la motion d'un député, mais des institutions représentatives du peuple acadien. Le Parlement dispose d'un lien privilégié avec la Couronne, parce qu'un lien institutionnel les lie. Offrons à la SNA et à ses membres ce lien pour servir de courroie de transmission. Ce serait un beau geste pour amorcer l'année 2004», lance Stéphane Bergeron. À son avis, la Couronne n'aura pas le choix de se pencher sur la question, si le Parlement vote en faveur de la motion M-382. «Si le Parlement enjoint la Gouverneure générale de demander à la reine que la Couronne reconnaisse les torts, il y a nécessairement quelque chose qui va se produire. Pour la première fois de l'histoire, on aura l'occasion d'entendre la Couronne britannique se prononcer sur cette question. Que la réponse soit favorable ou non, on devra nous répondre. Le Parlement peut offrir ce lien-là à la SNA et j'espère qu'on pourra rendre ce service à la communauté acadienne», continue le député bloquiste. Le président de la SNA, Euclide Chiasson, souhaite bonne chance au député Bergeron. M. Chiasson affirme aussi que la Couronne britannique a déjà pris connaissance du dossier. Il n'a toutefois pas voulu en dire plus. «Ce qui nous importe, c'est le résultat final, soit d'avoir la reconnaissance que l'on cherche. C'est une façon de faire et c'est vraiment son initiative. La SNA a fait une démarche directement auprès de la Couronne (par le biais de la Gouverneure générale du Canada) et on pense qu'on va réussir à obtenir ce que l'on veut. On a des signes qu'il y a des choses qui bougent. Tout ce que je peux dire pour l'instant, c'est que la Couronne a pris connaissance de notre demande», laisse savoir le président de la SNA. Selon M. Chiasson, il serait désastreux que la motion M-382 soit défaite comme l'a été la précédente. Cela pourrait même nuire à la démarche entreprise par son organisme. «On préfère, avant de déposer une motion, s'assurer que l'appui est là. C'est humiliant quand une motion comme celle-là est défaite. C'est un recul. Si la motion est battue, c'est sûr que ça n'aidera pas notre démarche», soutient-il. - PhR

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