Dossiers chauds…

Janice Babineau - 26 août 2003

Janice Babineau Chroniqueuse j_babineau@hotmail.com

Nous avons connu l'une de ces semaines qui ne manque pas de sujets d'actualité sur lesquels se pencher. Mais voilà que j'ai les bras mous, la tête qui va dans toutes les directions, les yeux lourds de sommeil et je ne trouve plus rien parmi des dizaines de boîtes qui se trouvent en plein milieu du salon. Vous avez sûrement compris que je suis en plein déménagement et j'espère que vous allez m'excuser de vous présenter cette semaine une chronique un peu décousue. La réaction à la nomination d'Herménégilde Chiasson comme représentant de la Couronne britannique est venue sur le tard. L'effet de la surprise commence à s'estomper, mais l'annonce a ravivé toute une série de doléances. Autant les Acadiens peuvent être fiers quand l'un des leurs, un artiste de surcroît, obtient une reconnaissance quelconque, autant cette nomination ne fait pas que des heureux. Son amitié avec le député fédéral Dominic LeBlanc est perçue par certains comme un geste politique et aussi stratégique, dans la mesure où les artistes ont recours à divers programmes administrés par le gouvernement fédéral pour financer et mettre sur pied des projets. Cette amitié permet au moins d'expliquer pourquoi il a été nommé par le premier ministre Jean Chrétien, c'est-à-dire pour le remercier des services rendus au député Dominic LeBlanc. Le phénomène est courant en politique, d'autant plus que la nomination d'un Acadien à ce poste de lieutenant-gouverneur a également quelque chose de stratégique car elle arrive peu avant les célébrations de 2004. Plusieurs Acadiens sont davantage choqués par la réaction d'Herménégilde Chiasson à cette nomination que des circonstances qui ont mené à celle-ci. Devenir le représentant de la couronne britannique, prêter le serment d'allégeance, cela signifie toujours pour bien des Acadiens une trahison. Bien que l'on veuille laisser derrière nous les horreurs de la Déportation, la société acadienne n'est manifestement pas encore arrivée à cette étape dans son développement où elle peut accepter à bras ouvert tout ce qui entoure la monarchie britannique. Avec la question des excuses royales qui reste toujours sans réponse, le nouveau lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick devra trouver un juste milieu. Force de la nature En Europe, les responsables de la santé publique citent la canicule, qui sévit depuis des semaines, comme la cause de milliers de décès, surtout chez les personnes malades ou âgées. Les électeurs français et européens perdent patience avec les autorités qui sont impuissantes devant l'ampleur de la situation et qui n'arrivent même pas à s'entendre sur le nombre de décès causés par cette intense chaleur qui s'abat sur toute la région. Les politiciens sont confrontés à une crise qui ne se règle pas avec des belles paroles ou des promesses. Ils ne peuvent pas contrôler les températures et le système de santé est débordé. La réaction, autant chez les politiciens que chez les autorités médicales, n'est pas sans rappeler la crise du SRAS plus tôt cette année. On se défend en affirmant que l'événement, la maladie ou la chaleur sont imprévisibles, mais on ne sait ni quantifier la crise, ni la gérer. Pourtant, tous les pays touchés ne rapportent pas des milliers de décès attribués principalement à la canicule. Et les températures enregistrées, bien que certainement inconfortables, ne sont pas inhabituelles dans d'autres régions du monde. Certains de ces décès étaient sûrement inévitables, mais d'autres… Autre signe que mère nature est déchaînée cet été, les immenses et très nombreux incendies de forêt qui ravagent la région d'Okanagan en Colombie-Britannique depuis quelques semaines continuent de gagner du terrain. Nous avons beau contrôler à la minute près plusieurs aspects de notre vie quotidienne grâce à la technologie, nous n'avons pas une mainmise sur la nature. Au moins cette fois-ci, les dirigeants politiques n'ont pas attendu trop longtemps avant de se déplacer et de voir l'ampleur du désastre. Le premier ministre Jean Chrétien a été critiqué la semaine dernière pour n'avoir pas interrompu ses vacances pendant la panne d'électricité. Même s'il est vrai que la présence d'un dirigeant politique ne change en rien la réalité des gens qui ont tout perdu dans un incendie ou encore une inondation. Tout de même, il est rassurant de savoir que les élus sont venus constater les dommages sur les lieux peu après le sinistre. La canicule en Europe, les conditions très sèches en Colombie-Britannique, la région de l'Arctique qui se réchauffe et qui entraîne la fonte des glaces au pôle nord, tous des signes d'un grand changement climatique à l'échelle planétaire. Sur ce fait, il ne reste plus de doute. Certains scientifiques affirment qu'il n'y a rien à faire pour empêcher ce réchauffement, tandis que les défenseurs de l'Accord de Kyoto croient qu'il n'est pas trop tard pour agir afin de ralentir le processus. ›

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