La motion de Bergeron a du «mérite», selon Dominic LeBlanc

- 19 septembre 2003

MONCTON - Dominic LeBlanc affirme que les libéraux sont ouverts à l'idée que les torts causés par la Déportation soient reconnus officiellement par la Chambre des communes.

Philippe Ricard L'Acadie NOUVELLE philippe.ricard@acadienouvelle.com

Lors d'un entretien accordé au journal, hier, le député de Beauséjour-Petitcodiac et président du caucus libéral de l'Atlantique a avoué ne pas être contre la plus récente motion déposée par le bloquiste Stéphane Bergeron. «J'ai eu plusieurs discussions avec M. Bergeron, y compris à Moncton en août. Je n'ai pas encore pris de décision à savoir comment je vais voter. Mais je crois qu'il y a du mérite dans la proposition de reconnaissance historique des torts causés par la Déportation, une démarche que soutient la SNA», indique M. LeBlanc. Depuis 1999, c'est la troisième motion que le député Bergeron dépose portant sur la Déportation, à Ottawa. Contrairement à la motion M-241, qui demandait que la Couronne britannique prononce des excuses pour les torts causés par la Déportation (cette motion avait été battue en décembre 2001), la motion M-382 stipule «qu'une humble adresse soit présentée à Son Excellence, dans la foulée des démarches entreprises par la Société nationale de l'Acadie, la priant d'intervenir auprès de Sa Majesté afin que la Couronne britannique reconnaisse officiellement les préjudices causés en son nom au peuple acadien, de 1755 à 1763». Les débats débuteront à 14 h 30, heure de l'Atlantique. La deuxième lecture et le vote entourant la motion auront lieu en octobre. Pour le député LeBlanc, ce ne serait pas une surprise que les libéraux acceptent de reconnaître les torts causés aux Acadiens lors du Grand Dérangement. «Nous (les libéraux) n'avons nié en aucun moment les torts causés par la Déportation. M. Trudeau l'a reconnu dans un discours à l'U de M, en 1969, mon père l'a reconnu lors de son assermentation comme gouverneur général, en 1995, et M. Chrétien l'a reconnu dans un discours, également en 1995. Une démarche qui reconnaîtrait les torts causés à la Déportation et la contribution des Acadiens au Canada, à la base, ne me cause pas de problème», estime-t-il. Ainsi, ajoute-t-il, dans le cadre des célébrations de 400e anniversaire de l'Acadie et du 250e anniversaire de la Déportation, le moment serait peut-être venu de poser un geste plus officiel. «Vous pouvez me citer en disant que j'ai l'esprit ouvert et que je vais écouter les députés demain (vendredi). Je me suis opposé à des excuses parce que je trouve ça humiliant. Je me suis opposé à une compensation parce que je trouve ça inutile. Mais à un moment donné, dans le cadre de 2004 et 2005, une reconnaissance officielle a du mérite», argue M. LeBlanc Et que pensent ses collègues du caucus libéral de l'Atlantique? «On a eu des discussions, mais on n'est pas arrivé à une décision irrévocable. Je veux continuer ces discussions-là. Mais on a l'esprit ouvert et on part avec l'idée que la proposition a du mérite», répète-t-il. De son côté, le bloquiste Stéphane Bergeron a bon espoir pour la suite des choses. «Je pense que tout le monde est d'accord pour dire que c'est inutile, stérile et non productif d'entretenir un débat diviseur sur cette question, surtout à la veille du 400e anniversaire de la fondation de l'Acadie», argue-t-il.

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