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L'ASSOCIATION DES MEDIAS ECRITS COMMUNAUTAIRES DU QUEBEC

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Le mois de l'histoire des noirs

Par Philippe Garin, Vision Voisins, Montréal, 31 janvier 2003

« Le mois de l'histoire des noirs est un événement qui a lieu dans plusieurs grandes villes d'Amérique du Nord depuis que son fondateur, Carter G. Woodson, a lancé officiellement en 1925 la Semaine de l'histoire des Noirs, qui fut étendue par la suite à une durée d'un mois. Le noirs anglophones de Montréal ont été les premiers au Québec à suivre l'exemple des américains. En 1991, la ville de Montréal a été la première municipalité québécoise à reconnaître officiellement cet événement qui rend hommage à l'apport culturel, économique, social et politique des noirs à travers l'histoire de l'humanité. » Mélanie Villeneuve

Le mois de février, c'est aussi la commémoration de certains anniversaires : 6 février, date de naissance de Bob Marley; 11 février, libération de Nelson Mandela; 12 février naissance de d'Abraham Lincoln; 14 février, naissance de Frédérick Douglass; 21 février 1965, triste souvenir de l'assassinat de Malcolm X; 14 février, un autre triste souvenir, annonce de la mort (assassinat !) de Patrice Lumumba.

La présence, en sol canadien, des personnes d'origine africaine de date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à bien avant le premier voyage de Sammuel de Champlain le long du fleuve Saint-Laurent. Et oui… Et pourtant, les personnes de descendance africaine sont remarquablement absentes des livres d'histoire du Canada.

On ne peut souligner le Mois de l'Histoire des noirs sans parler de Mathieu Da Costa, premier interprète africain du début du XVIIe siècle dont le nom figure dans les registres du Canada. Mathieu Da Costa parlait le français, le hollandais, le portugais ainsi que le « pidgin basque », langue de commerce la plus couramment utilisée avec les peuples autochtones. Depuis plus d'un siècle, avant Mathieu Da Costa, déjà les européens faisaient appel à des interprètes de race noire. Que ce mois soit l'occasion pour tous de chercher à connaître la vraie histoire des Amériques. Non pas celle des soi-disant découverte de telle ou telle contrée, mais plutôt celle de l'interaction des peuples qui, au fil des siècles, ont façonné ce grand territoire. Nous pouvons pardonner les horreurs et les massacres, mais nous ne devons pas oublier. Trop de gens ont perdu leur vie pour que nous leur fassions l'affront de se « coucher » devant le néo-colonialisme impérialiste de la mondialisation. Le futur, projeté du présent, ne saurait se concevoir sans la restauration de la mémoire collective.

Le rétablissement de la vérité ! C'est en connaissant son histoire que la cohabitation des cultures est harmonieuse. Bien sûr, cela demande aussi réparation - dans la mesure du réalisable. Que l'on arrête de voir les peuples avec des étiquettes de préjugés racistes. Et cela est valable pour tous ! Il n'y a pas plus de diables que de sauvages dans une nation que dans une autre. Ce sont certains de nos décideurs qui font usage de propagande diabolique et sauvage et malheureusement trop de gens crédules ou avides de gains sont prêts à les croire. Et encore là, leur empressement à suivre la horde n'est souvent due qu'à l'ignorance de nos passés respectifs, à la peur de l'autre et à la crainte de perdre son bien-être. Un manque de positivisme flagrant. Voilà ce dont souffrent les terriens ! Nous ne sommes qu'un peuple dont la survie dépend de l'usage que nous faisons de notre passage sur la Terre. De quelque origine que nous soyons, notre présent n'est qu'une étape de la longue route vers la civilisation, la vraie, la sérénité et le respect de l'être humain ! Frère noir, sœur noire, parle-moi de ta vie, je te parlerai de la mienne. Ensemble, à partir d'un microcosme social, l'harmonie émanera de nous comme d'autres aujourd'hui et avant nous ont su le faire. Et si forces du mal il y a, nous les vaincrons sous la bannière de l'amour que nous appellerons Père. Enfants d'un seul, nous serons, et sommes déjà un peuple. Nous vaincrons. Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain ou avec une autre génération. Qu'importe, nous vaincrons ! Hailé Sélaassié I l'a dit : « (…) car nous sommes confiants de la victoire du bien sur le mal. »

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