OTTAWA - DÉROULEMENT DU DOSSIER

RADIO-CANADA - RADIO

LA UNE, jeudi, le 6 novembre 2003

[Il manque quelques mots au début]

FERNANDE DEVEAU - Il y a eu des négociations depuis déjà plusieurs semaines, savoir, bon, qu'est-ce que l'on allait faire avec ce libellé là. Ç'a été modifié, il y a eu des ajouts, et hier le président de la Société nationale de l'Acadie, Euclide Chiasson, me disait bon, on ne parlera pas du contenu jusqu'à ce que se soit accepté. Chose certaine, M. Chiasson, qui est présentement en voyage en France pour renouveler les ententes France-Acadie, me disait lui était, assez satisfait, très satisfait même, du contenu de la proclamation royale.

DENIS ROBICHAUD - Est-ce qu'on a une idée quant la proclamation pourrait être soumise au cabinet ?

FERNANDE DEVEAU - La SNA espère que ça va se faire avant la démission de Jean Chrétien. On sait que M. Chrétien risque de démissionner plus tôt que tard, on parle de semaines, voir de jours, et donc c'est important que le Cabinet fédéral actuel qui est sensibilisé au dossier se prononce le plus tôt possible.

DENIS ROBICHAUD - Bien justement, on peut se demander, Fernande, qu'est-ce qui arriverait si cette proclamation n'était pas soumise avant le départ de M. Chrétien.

FERNANDE DEVEAU - Bien, le dossier reviendrait sans doute à la case de départ, du moins c'est ce qu'anticipe Euclide Chiasson, puisque Paul Martin qui devrait succéder à Jean Chrétien, nommera son nouveau cabinet. Rien ne garantie que Sheila Copps, qui est ministre du Patrimoine canadien et qui mène le dossier de la proclamation royale auprès de ses collègues, fera partie du nouveau cabinet. Rien ne garantie aussi que ceux qui appuieraient cette proclamation là au sein du cabinet actuel seront là, la même chose. Donc, il faudrait sans doute recommencer les démarches à zéro.

DENIS ROBICHAUD - Bon, alors, qu'est qui se passerait une fois que le Cabinet aura endossé cette proclamation ?

FERNANDE DEVEAU - Bien, c'est la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson qui devrait signer cette proclamation là au nom de la reine Elizabeth II. Donc, c'est pas la Reine qui signerait le document, à ce que l'on me dit.

DENIS ROBICHAUD - Est-ce que ça cause des problèmes tout ça, le fait que la gouverneure générale du Canada, et non la Reine, signerait ce fameux document ?

FERNANDE DEVEAU - Le président de la SNA, M. Chiasson, indique que l'on a pas le choix, que la reine ne signe jamais ce genre de document là et que essentiellement il faudrait changer la constitution canadienne pour que ça se fasse. Donc, et que cette tâche là partout revient au représentant de la Reine dans un pays donné. C'est ce qu'on nous dit.

DENIS ROBICHAUD - On se souvient bien, Fernande, de Stéphane Bergeron qui a commencé tout ce débat entourant les excuses de la Couronne en présentant une motion aux Communes, il y a deux ans, motion qui avait été rejetée. Qu'est qu'il en pense M. Bergeron ?

FERNANDE DEVEAU - M. Bergeron croit que ç'a fait aucun sens. Il dit même que s'est humiliant pour le Canada de devoir reconnaître quelque chose qui s'est passé un siècle, deux siècles avant la création du Canada, on l'écoute :

STÉPHANE BERGERON - La Société nationale de l'Acadie se contente d'une reconnaissance d'un gouvernement qui n'a rien à voir avec la Déportation, grand bien lui fasse. Mais, quant à moi la question demeure ouverte, et pour nos ancêtres, il est important que ce soit la Couronne britannique elle-même et non pas un gouvernement étranger, un gouvernement autre que celui de la Couronne britannique, qui doit reconnaître les faits entourant la Déportation.

FERNANDE DEVEAU - Donc, Stéphane Bergeron, du Bloc Québécois à Ottawa, a donc l'intention de poursuivre ses propres démarches pour obtenir des excuses directement de la reine Elizabeth II.

DENIS ROBICHAUD - Bon, on va suivre ça de très près Fernande Deveau à Halifax. Merci beaucoup.

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