Motion M-241 :
M. John Herron (Fundy-Royal, PC)

37e Législature, 1ère Session
HANSARD RÉVISÉ • NUMÉRO 037
Le mardi 27 mars 2001

LES ACADIENS

M. John Herron (Fundy-Royal, PC): Madame la Présidente, c'est pour moi un grand plaisir d'avoir la chance de participer à ce débat.

John Herron

[Traduction]

Je félicite le député de Verchères-Les-Patriotes pour avoir présenté la motion. Je crois que les motifs du député sont sincères. Il s'agit d'une partie de son histoire dont il est très fier. Après avoir discuté avec lui ce soir, je crois que c'est dans un tel esprit que la motion a été présentée.

Nous parlons d'un peuple qui a une histoire qui inspire un sentiment de fierté. Si mes collègues ont lu un peu sur l'histoire des Acadiens avant 1755, au moment de la déportation, en 1755, et à l'époque de leur retour, entre 1763 et 1768, ils auront vu que cette histoire est presque surréaliste. Le Parti progressiste conservateur appuie le principe de la motion, mais il respecte le droit de la communauté acadienne de présenter elle-même une demande d'excuses officielles fondée sur la volonté du peuple acadien.

Il ne faut pas être trop territorial dans cette affaire. Je veux dire que j'aurais tort de prétendre que, parce que le Nouveau-Brunswick, ma province, compte la plus importante population acadienne, cette population devrait avoir un poids déterminant dans cette demande. Il est clair que nous devrions consulter tous les Acadiens, qu'ils habitent Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard ou la Nouvelle-Écosse. Je signale qu'en revenant de la Louisiane, nombre d'Acadiens se sont aussi installés au Québec. Ils y vivent fièrement depuis des générations.

L'identité acadienne est profondément liée à la déportation. Cette tragique expérience collective a suscité un attachement profond à la communauté qui ne s'est pas démenti depuis des siècles. Je suis très fier de vivre dans une province qui est fière de son histoire et de ses origines.

Nous avons besoin de symboles pour nous rappeler notre histoire collective, et je suis fier de la manière dont nous vivons avec la dualité linguistique et culturelle au Nouveau-Brunswick. Sur le parterre de l'Assemblée législative, à Fredericton, ville où le député a des racines me semble-t-il, le drapeau acadien flotte majestueusement. Ce drapeau est pour ainsi dire identique au drapeau français, sauf pour l'étoile de Notre-Dame de l'Assomption. Les Acadiens ont choisi ce drapeau à cause de leurs origines françaises, mais y ont ajouté l'étoile, symbole de l'Église catholique romane, pour illustrer leur existence distincte.

La lettre que la Société nationale de l'Acadie a écrite au député de Verchères-Les-Patriotes nous préoccupe un peu. Cette lettre dit ceci:

[Français]

Bien qu'étant évidemment en accord avec le principe de la motion, je dois vous avouer que nous sommes indiqués que celle-ci ait été déposée sans la courtoisie de consulter au préalable la Société Nationale de l'Acadie.

[Traduction]

La Société nationale de l'Acadie est très préoccupée du fait qu'il n'y ait pas eu de véritables consultations, et nous devrions donc être très prudents. Nous devrions respecter aussi les assemblées provinciales qui sont ici aussi en cause. Les premiers ministres et les assemblées des autres provinces pourraient aussi vouloir dire leur mot sur cette affaire.

J'ai toujours respecté le fait que la province de Québec a le droit de s'exprimer sur son propre avenir. Je soutiendrai également que la Société nationale de l'Acadie a le devoir et le droit de demander pour les Acadiens des excuses de ce genre.

Le Parti progressiste conservateur appuie vraiment ce que je qualifierais de réelle raison pour le député de proposer la motion. Il vaudrait peut-être mieux que la motion ne soit pas retirée, mais mise de côté jusqu'à ce que le député ait eu la chance de consulter les groupes d'Acadiens sur la possibilité d'en arriver à un meilleur consensus sur l'opportunité de cette initiative. Une solution ou un compromis sont-ils ici possibles? À mon avis, l'esprit de compromis qui est à la base de notre pays existe dans toutes les cultures au Canada. Après une nouvelle consultation des provinces et de la Société nationale de l'Acadie et peut-être d'autres organisations représentant les communautés francophones et acadiennes, on pourrait décider de l'opportunité de cette initiative. Au bout du compte, et je pense que le député en conviendra, il leur revient à toutes d'en décider.

La motion pourrait peut-être avoir des conséquences négatives. Il vaudrait peut-être mieux que cette motion soit déposée, car un vote du Parlement contre cette motion pourrait léser la population canadienne en laissant entendre à tort que les parlementaires n'en appuient pas le principe, ce qui n'est pas le cas.

Il serait prudent à ce moment-ci de mettre cette initiative de côté jusqu'à ce qu'on en arrive à un vaste consensus et de laisser la communauté acadienne prendre elle-même la décision.

Mme Sarmite Bulte: Monsieur le Président, je demande le consentement unanime de la Chambre pour considérer qu'il est 18 h 30.

Le président suppléant (M. Bélair): Est-ce d'accord?

Des voix: D'accord.

[Français]

Le président suppléant (M. Bélair): Puisqu'il est 18 h 30, la période prévue pour l'étude des affaires émanant des députés est maintenant expirée et l'ordre est reporté au bas de l'ordre de priorité au Feuilleton.

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