l'Acadie Nouvelle - 3 décembre 2002

Depuis toujours, trois grandes questions hantent l’humanité: D’où je viens? Où vais-je? Qui suis-je? Le sens de notre vie est toujours au coeur de notre existence comme individu ou comme peuple. L’avenir est imprévisible mais notre passé peut être connu pour nous permettre de comprendre les influences que nous avons subies et qui ont fait de nous ce que nous sommes. Le manifeste de la cellule Beaubassin, paru dans L’Acadie NOUVELLE du 25 octobre, veut nous faire réfléchir sur notre passé qui est toujours d’actualité. Il faut aller au fond des choses pour en finir avec cette amnésie collective, ces vérités occultées, cet assujettissement. Sans oublier de retrouver nos alliances d’antan avec les autochtones. Certes les pertes rattachées à ce passé sont majeures avec sept années de déportations, des décennies d’exil pour certains, puis plus de deux siècles de luttes incessantes pour tendre vers l’égalité. Tout cela a laissé des séquelles psychologiques importantes souvent niées mais qui resurgissent sous forme de piètre estime de soi, de tendance à se manger la laine sur le dos et à la peur de notre force; ceci conduit à la difficulté à croire dans un avenir prometteur. Le manifeste Beaubassin (de même que l’historien reconnu Fidèle Thériault), en proposant de rétablir la vérité et d’instaurer une commission d’enquête sur notre histoire, m’apparaît comme un geste sain. Une blessure ne peut guérir sans crever l’abcès, si douloureux soit-il.

CLAUDE LE BOUTHILLIER, Caraquet