Opinion : Répondre aux injustices

François Bourgeois

L'Acadie Nouvelle - 17 août 2001

N'est-ce pas ironique qu'en cette période de Fête nationale des Acadiens, un groupe de gens de race noire du Nouveau-Brunswick envisage la possibilité de faire reconnaître par l'ONU la situation d'esclavage qu'ont connu leurs ancêtres dans les provinces maritimes et qu'ils considèrent un recours collectif financier? Je suis le premier à reconnaître que les Noirs ont été victimes de crime contre l'humanité et que l'esclavage n'est certes pas un fleuron glorieux de l'époque de la colonisation dont ont été des acteurs de premier plan les Anglais, les Français et les Espagnols. Mais, si jamais l'ONU reconnaissait le fait et que les gouvernements du Canada et des provinces maritimes devaient, sous la pression, sortir des sous, serions-nous en mesure d'obtenir, nous les Acadiens, pour tout l'ouest de l'ancienne Acadie (Nouvelle-Écosse), l'Île Royale (Cap-Breton), l'Île Saint-Jean (Î.-P.-É.) et la nouvelle Acadie (Nouveau-Brunswick)? Ça laisse un peu songeur, non? Et la note finale que nous devrions éventuellement payer à nos peuples autochtones? Sans compter qu'il est possible que l'un de mes voisins se torde une cheville sur la glace de ma propriété en plein hiver et qu'il me poursuive... Vraiment, plus ça change, moins c'est la même chose! Le passé, il est important, il est primordial même, pour la définition de notre identité. Mais pour la quête d'argent frais? Personnellement j'appuie les Perrin et Bergeron qui demandent des excuses formelles, peut-être un petit monument ou deux. Qu'on reconnaisse les erreurs du passé, qu'on réponde aux injustices et que l'on passe à autre chose.

FRANÇOIS BOURGEOIS Pont-de-Shédiac