l'Acadie Nouvelle - 24 octobre 2001

J'ai pu admirer à la Tour de Londres, les joyaux de la Couronne, entre autres le plus gros diamant du monde. Cette richesse s'est bâtie en partie sur le sang et la sueur des peuples de l'empire britannique. Les Acadiens y ont goûté avec sept années de déportations, parfois 50 ans d'exil et pour la plupart un autre 200 ans de retard socio-économique. Pas étonnant qu'en 2001, il reste des séquelles profondes de ce passé toujours d'actualité. Une déportation larvée qui continue avec l'exode des jeunes, le cheap labour, les problèmes de santé... J'ai honte de voir la plupart de nos politiciens chercher toutes sortes de raisons farfelues pour ne pas demander d'excuses royales, un geste bien minime pour les dommages subis. Un geste qui faciliterait le pardon et aiderait à guérir la blessure puisque les torts seraient reconnus. Le meilleur créateur d'emplois, c'est la fierté et la dignité d'un peuple. Quoi qu'il advienne, on ne pourra garder longtemps sous le tapis l'honneur des Acadiens. Et si on veut créer plus d'emplois, je propose qu'on demande le dédommagement des provinces Maritimes, somme qui serait versée dans un fonds de rattrapage quitte à en donner une partie aux autochtones, qui, parce qu'ils furent nos alliés, ont aussi souffert de nos malheurs. Je souhaite que nos politiciens fassent preuve de courage et de vision. La Couronne a droit à un avenir prometteur. Nous aussi!

CLAUDE LE BOUTHILLIER Psychologue et écrivain Caraquet