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Opinion: Mous, ces dirigeants
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l'Acadie Nouvelle - 7 décembre 2001
Demandez à n'importe quel anglophone qui connaît un peu les Acadiens si, oui ou non, les Anglais furent coupables pour la Déportation et 95 % d'entre eux répondront: «Si vous aviez fait serment d'allégeance, vous n'auriez pas été déportés.» Je n'ai pas de statistiques à l'appui, mais je suis convaincu de ce que je dis. Pourquoi pensez-vous que la plupart d'entre eux prennent le bilinguisme à la légère? Pourquoi pensez-vous que certains d'entre eux osent se torcher avec notre drapeau? Pourquoi pensez-vous que ni nos politiciens provinciaux, ni ceux du fédéral ne veulent imposer des pénalités aux contrevenants de la loi sur le bilinguisme? Pourquoi, en un mot, sommes-nous considérés comme des citoyens à qui on donne volontiers une tape dans le dos quand on est bon garçon et bonne fille, mais à qui on donnerait volontiers un coup de pied lorsque nous réclamons nos droits? Pourquoi? Parce que nos dirigeants sont mous. Mous, mous, mous! La constitution du Canada, de par l'enchâssement de la loi 88, nous met sur un pied d'égalité avec nos concitoyens anglophones en matière de langue. «Mais cette égalité ne presse pas pour la plupart des bons garçons et des bonnes filles que sont nos Acadiens.» Voilà ce que se disent nos concitoyens anglophones. Ne pensez-vous pas que, si la reine reconnaissait les torts causés aux Acadiens par la Déportation, beaucoup de ces gens-là changeraient d'attitude?
LOUIS BOUDREAU Saint-Louis-de-Kent
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