|
Bruno Godin - 19 février 2002
Bruno Godin brunog@acadienouvelle.com
Outre la présentation des 19es Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City, ce ne sont pas les manchettes qui manquent depuis un certain temps dans la province. En fait, ce n'est ni plus ni moins que la manne. L'incendie de l'abattoir des Fermes avicoles Nadeau, à Saint-François, avec la perte momentanée d'environ 240 emplois, de même que la décision du propriétaire de reconstruire au cours de l'année, ont fait jaser. Tout comme la décision rapide du gouvernement provincial de donner un coup de pouce au propriétaire ainsi qu'aux employés, affectés par un arrêt de travail qui pourrait s'étirer jusqu'à la fin de la présente année, a de quoi faire réfléchir. On pourrait sans douter se demander pourquoi le gouvernement provincial a si vite réagi en promettant des programmes spéciaux pour les employés. Ce n'est pas la première fois qu'un groupe de travailleurs, si imposant soit-il, devra se tourner vers l'assurance-emploi pendant une période de temps. Le programme d'assurance-emploi est justement là pour un arrêt temporaire, sinon nous payons des primes pour rien. Le fait que le Madawaska est représenté en bloc par les bleus à l'Assemblée législative est sans doute un début de réponse... Mais nous n'aurons jamais de confirmation de cet énoncé de la part du gouvernement. Pendant ce temps, des employés de Fils Fins Atlantique, à Pokemouche, se plaignent - déjà - de leurs conditions de travail. La province enquête. Un peu plus au sud, les pourparlers battent de l'aile entre Hub Meat Packers et Coop Atlantique pour le renouvellement de leur entente quant à l'abattage et la transformation du boeuf. Coop Atlantique - le client - semble de plus en plus intéressé à posséder son propre abattoir, qu'il envisage d'aménager dans la province ou encore... à l'Île-du-Prince-Édouard. En passant, Hub Meat Packers a construit un nouvel abattoir à Brandon et offrirait à ses employés du Manitoba des salaires de misère de 8 $ à 11 $ l'heure. Aux Fils Fins, le taux débute à 7 $ l'heure. Disons que les choses bougent dans le domaine de la transformation, et c'est sans compter l'avenir des Fermes Metz 2, de Sainte-Marie-de-Kent, qui sera connu dans les prochaines semaines. De l'abattage du poulet, au boeuf, on passera à celui du porc. Deux colloques, l'un sur les droits linguistiques et l'autre sur l'équité salariale, à Moncton, ont permis à nombre d'intervenants de discuter et d'avancer des éléments de solution dans ces deux dossiers qui retiennent, et retiendront, l'attention au cours des prochains mois. Et encore là, c'est sans compter la décision de la Société nationale de l'Acadie de faire connaître sa décision de faire cavalier «seul» pour forcer la Couronne britannique à présenter des excuses pour la Déportation des Acadiens et Acadiennes en 1755. Ah oui! le premier ministre Bernard Lord, son épouse et une partie de son état-major participent actuellement à la tournée d'Équipe Canada en Russie et en Allemagne. Des contrats canadiens de l'ordre de 1 milliard $ en Russie, seulement. Et il y a finalement un «fait divers» assez particulier à signaler: les militants du Parti libéral amorceront le processus de sélection des délégués le 21 février, en vue de l'élection de leur nouveau chef en mai. Les pourparlers avec l'entreprise de télécommunications Rogers n'ont pas permis la présentation d'un débat entre les trois candidats avant la date fatidique de jeudi de cette semaine. En fait, aucun débat n'est à l'horaire. Il est à se demander si les médias en général n'en ont pas que faire de cette course à la direction du Parti libéral, tellement ils s'en préoccupent peu. Pourtant, les rumeurs d'élections générales anticipées à l'automne courent toujours. Ou est-ce que les libéraux préfèrent tout simplement ne pas soulever de vagues tellement cette course est sans intérêt pour l'instant? Comme s'il valait mieux s'occuper de ses affaires en sourdine pour pouvoir rebondir au moment opportun? En tout cas, il y a belle lurette qu'une course à la direction d'un des principaux partis politiques de la province a soulevé si peu d'intérêt. À qui la faute? Mais certains sceptiques rétorqueront que les faits divers rebondissent dans l'actualité de temps en temps!
|