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Opinion: L'«ottawasisation» des Acadiens
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l'Acadie Nouvelle - 1 mars 2002
De quel droit Sheila Copps et Stéphane Dion parlent au nom des Acadiens? Sont-ils encore des interlocuteurs admissibles, alors que toute la presse écrite du pays déferle unanimement contre eux et que les francophones et les Acadiens, en particulier, sont très déçus que Mme Sheila Copps, la ministre du Patrimoine canadien, ait personnellement encouragé et passé des messages aux députés ministériels de voter contre la motion pour demander des excuses au gouvernement britannique lors du vote à la Chambre des communes, le 27 novembre dernier? Quand on regarde ce qui s'est passé sans trop de publicité au Parc national historique de Grand-Pré, qui maintenant est devenu le Parc historique national du Canada de Grand-Pré, alors que le mot «national» est déjà là et que la plupart des autres parcs nationaux historiques n'ont pas cet ajout, on se demande si Patrimoine canadien et Parcs Canada n'ont pas avant tout à coeur l'«ottawasisation» de tous les sites historiques acadiens, pensant que l'image acadienne nationale de Grand-Pré est de trop et appauvrit l'image du patrimoine soi-disant canadien. Quant à Stéphane Dion, le patrimoine de la langue française n'aurait pas sa place au Canada, puisqu'il entend que pour préserver le patrimoine acadien français il faut financer des cours d'immersion destinés aux anglophones, en particulier aux parents d'élèves qui envoient leur progéniture aux écoles d'immersion, pour ne donner qu'un exemple. Je propose que Sheila Copps et Stéphane Dion soient désormais considérés persona non grata comme interlocuteurs valables pour parler au nom des Acadiens sans le consentement des Acadiens, eux-mêmes expressément consultés d'avance.
DAVID LE GALLANT Mont-Carmel, Î.-P.-É
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