Fêtes du 400e anniversaire de l'Acadie: Le financement gouvernemental se fait attendre

Philippe Ricard - 6 mai 2002

PUBNICO, Nouvelle-Écosse - Il ne reste plus que deux ans avant les célébrations du 400e anniversaire de l'Acadie. Cependant, le financement gouvernemental se fait toujours attendre, ce qui pourrait compromettre plusieurs activités.

Philippe Ricard L'Acadie NOUVELLE

Les discussions portant sur les fêtes entourant le 400e anniversaire de la fondation de l'Acadie ont été nombreuses en fin de semaine à Pubnico, en Nouvelle-Écosse, où se déroulait l'assemblée générale annuelle de la Société nationale de l'Acadie. On y a bien sûr parlé du Congrès mondial acadien qui aura lieu en Nouvelle-Écosse en 2004, le point culminant de ces festivités. Mais les membres de la SNA ont également critiqué le manque de financement gouvernemental, un manque à gagner qui pourrait compromettre la présentation de plusieurs événements. Car si le financement du troisième CMA est pratiquement assuré, cela n'est pas le cas pour les divers événements et activités qui auront lieu parallèlement dans les trois autres provinces de l'Atlantique. «Ni le fédéral ni les provinces n'ont bougé. L'APÉCA et Patrimoine canadien ont promis chacun 5 millions $, mais ils n'ont pas encore mis en place les critères pour les projets. Pour Québec 2008, ça fait déjà un an ou deux que la province a mis en place un secrétariat, et ils ont des gens qui travaillent de façon permanente. Nous autres, on a une personne à la SNA qui fait la coordination des projets et un peu de promotion», explique le président de la SNA, Euclide Chiasson. «Il faut que ça débloque, tant au niveau fédéral que provincial. Au Nouveau-Brunswick, ça n'a pas l'air à vouloir bouger du tout. La province a d'ailleurs déjà dit que la responsabilité de payer revenait au fédéral. Ce n'est pas une bonne attitude. D'après moi, les dépenses devraient être partagées. Par exemple, les provinces pourraient fournir 25 % (du montant total) et le fédéral 75 %. Il ne faut pas oublier qu'il y aura des retombées énormes aux niveaux touristique, culturel et économique», ajoute-t-il. Le président de la SAANB, Jean-Guy Rioux, se dit également inquiet de la situation. Il estime que si rien n'est fait d'ici quelques semaines, certains projets pourraient tout simplement tomber à l'eau. «Il est important de réaliser que nous sommes déjà rendus à la moitié de l'année 2002. Il y a des gens qui sont en attente pour faire débloquer des projets et 2004 s'en vient très rapidement. Si le financement tarde trop, s'il n'y a rien qui bouge d'ici les prochaines semaines, il y aura des projets qui seront difficiles à réaliser pour 2004. D'autres personnes seront obligées de se désister pour certains projets. Ça urge», affirme M. Rioux. À son avis, plusieurs éléments expliquent le retard du financement gouvernemental, en particulier en ce qui a trait au fédéral. «Il y a eu plusieurs concours de circonstances. À un moment donné, nous étions bien positionnés au niveau de l'APÉCA, puis le ministre a changé. Le nouveau ministre a voulu revoir tous les dossiers et ça a retardé le processus. Ensuite, il y a eu des différences de perceptions entre le niveau national et le niveau acadien en ce qui concerne les fêtes de 2004. Au niveau national, on disait que c'était le début de la vie française au Canada, tandis que nous disions que c'était le début de l'Acadie», constate le président de la SAANB. Il semble aussi que le débat entourant la motion M-241 (excuses de la Couronne britannique pour les torts causés aux Acadiens lors de la Déportation) a irrité certains individus. «Bien entendu, toute l'histoire de la motion M-241 n'a sûrement pas aidé non plus. Nous espérons que ces choses-là vont être mises de côté au niveau politique et que l'on va s'attarder aux vrais dossiers», fait remarquer M. Rioux.

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