Excuses: la SNA dévoile son plan

Steve Hachey - 12 juin 2002

DIEPPE - La Société nationale de l'Acadie dévoilera aujourd'hui la démarche qu'elle entreprendra auprès de la Couronne britannique pour obtenir une reconnaissance des torts causés au peuple acadien par les déportations de 1755 à 1763.

Steve Hachey L'Acadie NOUVELLE

Si le contenu de la lettre ne sera dévoilé qu'aujourd'hui en conférence de presse, il est clair que la SNA a décidé de ne pas demander d'excuses officielles à la reine, mais plutôt une reconnaissance des torts causés par la Déportation. Ce qui devrait normalement porter la Reine à s'excuser, dès qu'elle aura reconnu les torts. Il a également été possible d'apprendre que la SNA avait choisi de ne pas faire parvenir la lettre par l'intermédiaire du gouverneur général du Canada. Tout laisse donc croire qu'elle sera acheminée de façon plus directe à Londres. Cette nouvelle démarche fait suite au rejet de la motion, en Chambre des communes à l'automne dernier, demandant au gouvernement canadien de s'adresser à la reine pour obtenir pareille reconnaissance. Cette motion, initiée à titre personnel par un député du Bloc québécois, Stéphane Bergeron, avait fait couler beaucoup d'encre dans les médias francophones du Nouveau-Brunswick et même dans la francophonie canadienne hors-Acadie. Les libéraux majoritaires l'avaient d'abord rejeté en s'offusquant du «paternalisme» de ce député du Bloc québécois. Par la suite, ils avaient clamé haut et fort pour justifier leur refus, affirmant qu'elle n'apporterait rien au peuple acadien. Les partisans de la motion avaient pour leur part dénoncé, sur toutes les tribunes et sous toutes ses formes, la «p'tite politique» du parti libéral «sur le dos des Acadiens». Suite à ce refus, la SNA avait annoncé qu'elle continuerait avec ou sans l'aide du gouvernement fédéral. On apprenait, il y a un mois, que l'avocat Louisianais, Warren Perrin, qui s'évertuait à de pareilles démarches auprès de la reine depuis plus d'une décennie, avait décidé d'harmoniser sa demande à celle de la SNA et qu'il lui laisserait le soin de piloter seule ce dossier. La SNA estime que la visite au Nouveau-Brunswick de la reine Elizabeth II, au mois d'octobre prochain, serait une bonne occasion pour elle de faire amende honorable, mais la date de 2005, qui marquera le 250e anniversaire du début de la Déportation pourrait aussi bien faire l'affaire. L'événement aura lieu ce mercredi 12 juin, à 11 h au local 142 du Pavillon Adrien-J.-Cormier (École de droit), de l'Université de Moncton, et s'adresse à tous les intéressés.

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