Visite de la gouverneure générale à l'École secondaire de Clare

Annie Serrano - 20 novembre 2002

La Butte : Son Excellence la très honorable Adrienne Clarkson, gouverneure générale du Canada, et Son Excellence John Ralston Saul ont visité l'École secondaire de Clare, le mercredi 23 octobre dernier.

Cette année, le Canada célèbre le 50e anniversaire de l'installation du premier citoyen canadien (Vincent Massey) au poste de gouverneur général. Outre les diverses célébrations prévues, la gouverneure générale et son époux M. Saul ont effectué des visites régionales dans l'ouest du Nunavut, en Gaspésie, sur les côtes de Terre-Neuve-et-Labrador, à Haida Gwaii, ainsi qu'à Sudbury et dans le nord-ouest de l'Ontario.

Pour la dernière des six visites régionales entreprises en l'honneur du 50e anniversaire des gouverneurs généraux canadiens, la gouverneure générale et M. Saul ont visité, du 21 au 27 octobre, la vallée d'Annapolis Royal et la côte sud de la Nouvelle-Écosse et ont rencontré, lors de discussions auxquelles ils ont pris part, divers groupes, comme les élèves de l'École secondaire de Clare, à la Butte.

Le mercredi 23 octobre, dans le gymnase de l'École secondaire de Clare, tous les élèves étaient présents et Gilles LeBlanc, directeur de l'école, a accueilli et souhaité la bienvenue à la gouverneure générale et à M. Saul.

« C'est un plaisir pour moi et pour mon mari de vous rencontrer dans une école de langue française, avec une formation en français, dans un environnement anglophone » a déclaré la gouverneure générale. Elle a parlé aux élèves de l'avantage d'être bilingue. Elle a rappelé que c'était sa sixième visite régionale à l'occasion des célébrations du 50e anniversaire des gouverneurs généraux canadiens et que, au cours de ces visites, elle avait fait des promenades à pied pour rencontrer les gens, notamment à l'Île-de-la-Reine-Charlotte et à Annapolis Royal. Elle a aussi précisé qu'il était « très important de rencontrer les gens où ils habitent, où ils vivent ». Mme Clarkson a exprimé ses encouragements concernant le développement de la langue française et précisé qu'il y avait plus d'un million et demi de francophones en dehors du Québec.

En ce qui concerne les Acadiens, elle a déclaré : « Chez les Acadiens, la survivance de la langue française est extraordinaire. Votre histoire est maintenant mieux connue. Aujourd'hui, votre culture est reconnue et votre éducation ici, et plus tard les études supérieures, vous permettront de jouer un rôle important au Canada. »

M. Saul a continué : « C'est excitant de visiter des régions différentes et de pouvoir parler français, d'assister à la remontée et au renouveau des francophones hors Québec, d'assister à la défense de la culture, à son expansion, et de participer à cette atmosphère de croissance. C'est le moment de créer des alliances -pas une immersion, mais une alliance entre francophones et anglophones bilingues, parce que tous veulent faire avancer le français, et c'est une période intéressante pour la culture au Canada. »

Il a aussi fait remarquer qu'il n'y avait pas assez de lecture dans les écoles. « Un chapitre ne suffit pas, il faut lire le livre entièrement. Il faut lire beaucoup. La culture, c'est le contenu de la langue. »

La parole a ensuite été donnée aux élèves qui voulaient poser des questions.

Le premier, Mustafa Abboud, élève de 8e année, a demandé à la gouverneure générale comment elle vivait ce travail de gouverneure générale.

« C'est une carrière de longue date, a-t-elle répondu. J'étais bien préparée pour parler aux gens, pour échanger avec eux et pour connaître notre pays. J'aime aller dans les villages et les petites villes. L'âme du Canada est dans des endroits comme Meteghan, où les gens pensent à leur avenir et à leur communauté. »

Les questions ont continué. On lui a demandé, par exemple, comme elle avait vécu le fait d'être une des premières femmes journalistes.

« J'étais motivée pour le faire. Je suis arrivée au Canada en tant qu'immigrante à l'âge de trois ans, avec mes parents qui avaient tout perdu pendant la guerre. Plus tard, j'ai compris qu'il fallait avoir plus d'énergie pour avoir une place et se faire accepter dans la société qui nous avait accueillis. J'ai été encouragée par ma famille, j'ai travaillé dur parce qu'il fallait faire plus d'efforts que les autres. Et, le Canada étant un pays bilingue, j'ai voulu apprendre le français. J'ai suivi des cours et j'ai passé trois ans en France. Je n'aurais jamais pu devenir gouverneure générale si je n'avais pas été bilingue. »

La dernière question portait sur l'opinion de la gouverneure générale concernant les excuses de la reine d'Angleterre aux Acadiens. « J'ai transmis la lettre au secrétaire de la reine, et ce n'est pas à moi à répondre à cette question. C'est une affaire qui concerne la reine et le gouvernement. Le gouverneur général agit sur avis du gouvernement, lequel n'a pas pris de décision à ce sujet. »

Après l'hymne national, Son Excellence la très honorable Adrienne Clarkson, gouverneure générale du Canada, et Son Excellence John Ralston Saul, ont participé à une table ronde avec les élèves de 12e année.

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