Opinion : Lettre au lieutenant-gouverneur

l'Acadie Nouvelle - 23 août 2003

M. Herménégilde Chiasson, récemment, nombre d'Acadiens et d'Acadiennes ont fait une demande formelle pour que la reine d'aujourd'hui, descendante de George II, reconnaisse les torts faits aux Acadiens par la Déportation. Sans résultats. Ni même d'accusé de réception. «Mais tout n'est pas perdu», diront certaines et certains. Voilà que le 15 août de 2003, la reine, accepte à nouveau que l'un des nôtres devienne son lieutenant. Peut-être, par grandeur d'âme, veut-elle se rapprocher de nous et qu'elle ne sait pas trop comment s'y prendre. Si vous êtes de ce dernier avis, détrompez-vous. Le nouveau lieutenant-gouverneur devra, à la cérémonie de son entrée en fonction, prêter serment à la reine à plusieurs reprises. Le même serment que nos ancêtres refusèrent, ce qui servit de prétexte à leur déportation. À ceux qui voient en ces nominations un rapprochement de la reine envers les Acadiens, je dis que je vois plutôt un rapprochement des Acadiens envers la reine. Ces nominations ne sont que des «endormitoires» pour nous faire oublier le crime de notre déportation. Monsieur Chiasson, vous dites que c'est un honneur d'avoir été considéré pour combler ce poste. Si je comprends bien, vous allez donc déborder d'honneurs au moment de l'assumer. Serait-il trop vous demander d'auto-analyser votre réaction et de me dire ainsi qu'à l'Acadie toute entière, en quoi et pourquoi remplir une telle tâche vous fera tant d'honneur?

LOUIS BOUDREAU Saint-Louis-de-Kent

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