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La motion du député Bergeron ne semble pas emballer les libéraux
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- 20 septembre 2003
MONCTON - Contrairement aux propos tenus par le député Dominic LeBlanc dans nos pages, hier, le Parti libéral du Canada semble peu enclin à appuyer la motion M-382 concernant la reconnaissance des torts causés aux Acadiens lors de la Déportation . Philippe Ricard L'Acadie NOUVELLE philippe.ricard@acadienouvelle.com
Après le discours du dépositaire de la motion en question, Stéphane Bergeron, la secrétaire parlementaire de la ministre du Patrimoine canadien et députée de Laval-est, Carole-Marie Allard, a pris la parole au nom de son parti. En l'absence de tous les députés acadiens, Mme Allard a entre autres argué que la motion M-382 contenait une importante faille constitutionnelle. «Il serait inconvenant pour la représentante de la Couronne canadienne de faire des représentations à la Couronne d'un autre pays. C'est un ministre qui devrait faire ces représentations», a mentionné Mme Allard. De plus, elle a repris le discours utilisé par son parti lors de la défaite de la motion M-241, en décembre 2001, en accusant le député de Verchères-Les Patriotes d'être «un séparatiste» et que l'indépendance du Québec nuirait à l'Acadie. Lors d'un entretien suivant la première lecture de la motion M-382, Stéphane Bergeron a avoué être très surpris et consterné par les propos de Carole-Marie Allard. «Après les discussions que j'ai eues avec mes collègues libéraux, je ne m'attendais pas à ça. Son discours a été moins vitriolique que les discours précédents, mais ce fut quand même partisan. Je pensais que, cette fois-ci, on serait capable de s'élever au-dessus de ça», a partagé M. Bergeron. Pourtant, le député libéral de Beauséjour-Petitcodiac, affirmait, hier, dans nos pages, que lui et ses collègues de l'Atlantique «pensaient que la motion avait du mérite et qu'ils étaient ouverts aux discussions». «J'étais ravi des propos tenus par M. LeBlanc, d'autant plus qu'il me les a réitérés ce matin (vendredi)», a précisé M. Bergeron. Un geste gouvernemental? Le député LeBlanc a aussi déclaré «que dans le cadre de 2004 et de 2005, une reconnaissance officielle a du mérite». De l'avis de Stéphane Bergeron, les libéraux sont en train de préparer quelque chose. «Carole-Marie Allard a dit que c'était au gouvernement de poser ce genre de geste (la reconnaissance des torts). Moi, je n'ai aucun problème avec ça, mais mes collègues auraient dû m'avertir», souligne M. Bergeron. Le député bloquiste poursuivra tout de même les négociations, même si la bataille semble perdue d'avance. «Je vais poursuivre les négociations parce qu'il y a peut-être une ouverture possible. Mais je ne sais pas comment ils (les libéraux) vont se sortir de la position très rigide qu'ils ont prise aujourd'hui», affirme-t-il. M. Bergeron avance qu'il est prêt à modifier le contenu de sa motion pour que cela satisfasse «tout le monde». Il ajoute qu'il est également prêt à céder sa place de parrain de la motion, si cela cause problème. «Si ça les embête que ce soit un souverainiste qui propose la motion, on peut changer cela. J'ai toujours dit que ce n'étais pas une affaire personnelle et que j'étais prêt à céder ma place si c'était ça le problème», insiste-t-il. Nous avons tenté de joindre Dominic LeBlanc au téléphone pour en savoir plus, mais il n'a pas rappelé. De son côté, la ministre du Travail, Claudette Bradshaw, a laissé savoir par le biais d'un relationniste qu'elle allait se ranger derrière la position de son gouvernement.
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