Opinion : À nous le gouvernail!

- 11 octobre 2003

L'année 2004 arrive. La route de Damase est soudainement parsemée de «convertis», voire de députés libéraux fédéraux, de partisans et paternalistes qui se jouent des coudes pour assurer leur place sur l'estrade des cérémonies. La navigation de la SNA se fait difficile, coincée entre les flots quêteux des subventions nourrissantes d'Ottawa et le désir explicite des Acadiennes et des Acadiens pour une reconnaissance des torts par la «Couronne britannique». Comme baume au «dilemme» de la Déportation, on nous propose, «nabots culturels» que nous sommes, la «proclamation royale» pour une autre fête commémorative. Soyons sérieux! Nous sommes rendus bien loin de la côte. Ce n'est pas une question de sémantique. La solution envisagée fait fausse route complètement. Une reconnaissance officielle des torts causés au peuple acadien, signée par Sa Majesté Elisabeth II, reine de la Grande-Bretagne, voilà le libellé fondamental et essentiel. Rien de moins. C'est le strict minimum. Et que dire de l'empressement soudain pour ce dossier? Si la ministre du Patrimoine est désireuse d'une canonisation ultrarapide avant la relégation aux banquettes arrière ou au pâturage des retraités, qu'elle en fasse la demande officielle à ses électeurs d'Hamilton. Le peuple acadien représente des gens de la mer; laissez-nous donc la mainmise sur notre propre gouvernail.

KENNETH BREAU Memramcook

.