Une motion de l'Assemblée nationale du Québec félicite la SNA


Philippe Ricard - 11 décembre 2003

MONCTON - L'Assemblée nationale a adopté une motion afin de féliciter la SNA dans ses démarches qui ont mené à la reconnaissance des torts causés par la Déportation.

Philippe Ricard L'Acadie NOUVELLE philippe.ricard@acadienouvelle.com

La motion, qui a été présentée par le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes, Benoît Pelletier, est un appui à la démarche fédérale. «Que l'Assemblée nationale du Québec se réjouisse de la teneur de la proclamation royale dévoilée officiellement aujourd'hui, laquelle désigne le 28 juillet comme journée commémorative du Grand Dérangement et reconnaît dans son préambule les torts historiques infligés inutilement au nom de la Couronne britannique au peuple acadien, lors de sa déportation de 1755 à 1763. Qu'elle félicite également la Société Nationale de l'Acadie, ses partenaires et le peuple acadien pour le succès des démarches qu'ils ont menées fièrement pour obtenir cette reconnaissance», peut-on lire. De l'avis du ministre Pelletier, l'Assemblée nationale voulait reconnaître à sa façon la Déportation et se porter solidaire des Acadiens. «C'est un grand événement parce que la Couronne (canadienne) reconnaît les torts qui ont été causés aux Acadiens à l'occasion de la Déportation. Parce que le Québec est solidaire des Acadiens, il est important de souligner l'événement à sa façon. En même temps, le Québec réexprime son amitié envers les Acadiens», a mentionné M. Pelletier au cours d'un entretien avec le journal. En juin 2002, l'Assemblée nationale avait aussi adopté à l'unanimité une motion qui appuyait la démarche de la SNA. Selon Benoît Pelletier, la motion adoptée hier n'est pas différente de la première puisqu'elle réitère son appui à la démarche de la SNA. «À mon avis, il n'y a pas de différence. À l'époque, nous avions appuyÉ la SNA dans ses démarches et aujourd'hui elle a eu gain de cause. Nous ne faisons que réitérer notre appui à la démarche», affirme-t-il. «Peu importe le parti au pouvoir, c'est une continuité dans l'amitié et la solidarité», ajoute M. Pelletier. Pourtant, le député de Beauséjour-Petitcodiac, Dominic LeBlanc, avait vertement critiqué les députés de l'Assemblée nationale (libéraux inclus) pour avoir adopté cette motion. «Ça c'est de l'hypocrisie. C'est la même Assemblée nationale qui passe son temps à enlever des droits à sa minorité anglophone, alors qu'ils ne viennent pas donner des leçons aux francophones du Nouveau-Brunswick», avait lancé M. LeBlanc. M. Pelletier dit avoir eu vent de la controverse, mais il souligne que le temps aura donné raison au Québec. «C'est surtout à Ottawa que ça s'est passé, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais on est quand même le seul parlement au Canada a avoir soutenu la démarche de la SNA et les circonstances démontrent qu'on a eu raison», pense-t-il. Et que pense-t-il de la décision du gouvernement du N.-B. de ne pas appuyer la démarche de la SNA. «Je ne veux pas commenter. Le gouvernement du N.-B. est assez mature pour prendre ses propres décisions. Nous avons jugé que c'était important de donner cet appui-là à l'époque et le gouvernement du N.-B. prend ses décisions. Je n'ai pas à juger de ça et on ne veut pas en faire une question d'un débat entre les provinces», répond M. Pelletier..

.