l'Acadie Nouvelle - 19 décembre 2003

Je suis de ceux qui croient que des excuses formelles exprimées par la Couronne britannique sont dues à tous les descendants du peuple acadien. Ceci étant dit, j'apprécie quand même les démarches menées à terme par plusieurs, dont M. Chiasson et Mme Copps. C'était possiblement le seul dénouement dans la circonstance. Mieux vaut un petit geste symbolique que rien du tout, je suppose. Il reste que le tir atterrit bien à court de sa cible, et j'abonde dans le sens de propos déjà véhiculés, tels ceux de Paul-Émile Thériault. Par ailleurs, un point majeur semble vouloir rester muet, tant dans le texte officiel que dans les commentaires qui ont suivi. Il s'agit du fait que les Acadiens furent dépossédés de leurs biens. Sans aucune justification légale, tout un chacun se vit enlever sa terre, sa maison, ses troupeaux, ses récoltes. Ce n'est pas rien ça, en justice de peuples civilisés. Mais comme on ne doit pas prêter le flanc à aucune possibilité de recours en dommages par un quelconque descendant surzélé, il a bien fallu, apparemment, enfouir cette réalité historique dans la même grande noirceur que les mots «torts» et «excuses».

PAUL-PIERRE BOURGEOIS Grande-Digue