INTERVIEW D'EUCLIDE CHIASSON - LES EXCUSES

Radio-Canada, Moncton, le 24 septembre 2003 - Le Reveil.

EUCLIDE CHIASSON - [partie manquante]continue en disant qu'il n'y a aucun doute, que si les ministres de Sa Majesté sont au courant de vos démarches auprès de la Reine à cette égard et des points que vous avez soulevés. Donc, évidemment, la balle est maintenant du côté de ce qu'on appelle les ministres canadiens, donc le Conseil des ministres. Pour nous, on est conscient depuis le début que Sa Majesté ne s'adressera pas au peuple acadien sans passer par le gouvernement canadien. Et ce, c'est tout à fait normal. Maintenant, là au moins, on a ça au moins par écrit qu'elle attend des conseilles de la part de ses ministres canadiens. Elle veut être conseillée. Alors, c'est ce qu'on est en train de faire, de demander à ses ministres canadiens, donc au Conseil privé, de la conseiller, et de la conseiller dans le bon sens. Le bon sens, c'est à dire de reconnaître les torts, et puis de faire à de façon officielle, par écrit. Alors moi, je suis très optimiste, qu'il va y avoir un dénouement à tout ça, puis, ça pourra arriver plus tôt que plus tard là.

MARC POIRIER - Parce que finalement, s'il y avait eu intention de la part de la Couronne de refuser, on vous l'aurait refusé dès le départ.

EUCLIDE CHIASSON - Exactement.

MARC POIRIER - Donc, finalement, c'est presque une victoire d'avoir déjà réussi à intéresser la Couronne à cette demande là.

EUCLIDE CHIASSON - Je pense que la démarche qui a été entreprise par la SNA depuis les débuts là, à partir du comité d'études que l'on a mis en place, la consultation que l'on a faite auprès du public, auprès des Acadiens, l'appui unanime des organismes acadiens, à la fois dans les quatre provinces Atlantiques, des membres associés en Louisiane, à Saint-Pierre et Miquelon, en France, aux Îles-de-la Madeleine. Ensuite, on a eu l'appui unanime de l'Assemblée nationale du Québec, il y a eu l'appui du parti libéral du Nouveau-Brunswick. Plus, il y a d'autres appuis dans la consultation que l'on a faite, des municipalités, etc., qui avait appuyé la démarche. Je pense quand ils ont vu que c'était un mouvement qui était solide.

MARC POIRIER - Donc, il y maintenant, la prochaine étape, c'est de convaincre le gouvernement canadien d'appuyer votre démarche.

EUCLIDE CHIASSON - C'est ça. Maintenant, on a …, je pense que les députés acadiens, du côté fédéral, d'après ce qu'on entend, maintenant sont plus ouvert à la démarche. Et puis, je crois qu'ils appuieraient, euh, un libellé qui serait acceptable par tout le monde, qui pourrait, tu sais, ce serait la position finalement du gouvernement canadien. Nous on va travailler sur un libellé aussi. On veut être certain qu'on ne dise pas n'importe quoi là. À partir de là, il y a plusieurs façon que ça pourrait se faire en terme de déclaration ou de proclamation royale. Ça, c'est la partie qui est en train de se discuter actuellement.

MICHEL DOUCET - C'était le président de la Société nationale de l'Acadie, M. Euclide Chiasson qui s'entretenait avec notre collègue de la salle des nouvelles, Marc Poirier. Imaginez si la Reine devait présenter une forme de justification ou d'excuses et qu'elle devait pour ce faire passer par son représentant, Herménégilde Chiasson, lieutenant gouverneur, ou encore madame Adrienne Clarkson. Si jamais c'était fait par M. Chiasson, faudrait-il d'abord qu'il s'excuse de ne pas vouloir s'excuser ? Bref, c'est à suivre. Développement quand même significatif dans ce dossier.

.