LETTRE DE LA COURONNE BRITANNIQUE DONNE UN NOUVEL ESPOIR A LA SOCIETE NATIONALE DE L'ACADIE

RADIO-CANADA (Moncton) - Le 24 septembre 2003

Le CE SOIR

MONIQUE FERRON - La Couronne britannique attend le signal d'Ottawa pour répondre à la demande d'excuses pour la Déportation des Acadiens.

Une lettre de la Couronne britannique donne un nouvel espoir à la Société nationale de l'Acadie qui demande une reconnaissance des torts causés aux Acadiens lors de la Déportation. Dans sa réponse, le secrétaire particulier adjoint de la reine Elizabeth soutient que Sa Majesté se doit d'être conseillé par ses ministres canadiens avant de se prononcer clairement. Les précisions de Francis Sonier.

FRANCIS SONIER - Cette lettre datée du 18 juin donne un nouveau souffle au efforts de la Société nationale de l'Acadie pour obtenir une reconnaissance des torts causés par la Déportation de 1755.

EUCLIDE CHIASSON - Ça veut dire que le dossier bouge. On sait maintenant que la balle est du côté du gouvernement canadien. On a toujours pensé ça. Mais là maintenant, on l'a par écrit.

FRANCIS SONIER - Dans sa réponse, le bureau de la reine d'Angleterre, indique qu'en tant que souveraine constitutionnelle, elle doit être conseillée par ses ministres canadiens. La reconnaissance des torts ne peut donc pas être débattue à la Chambre des Communes, mais bien au sein du Cabinet fédéral. Le président du Conseil privé de la reine pour le Canada, Stéphane Dion, ainsi que la ministre de Patrimoine canadien, Sheila Copps, étudient la question depuis des mois avec leurs collègues. Mais la secrétaire parlementaire de la ministre Copps reste prudente quant à allure des pourparlers.

CAROLE-MARIE ALLARD - Je peux vous dire cependant que la lettre de la Société nationale des Acadiens a causée certaines joies, à certains, et va peut-être nous permettre de regarder l'avenir différemment.

FRANCIS SONIER - La SNA sent que la reconnaissance des torts causés par la Déportation est à porté de main.

EUCLIDE CHIASSON - Pis, on a aussi un autre petit projet qui pourrait être intéressant, qui peut être lié à celui-ci, c'et que le 6 (sic) septembre 1755, lorsque Lawrence (sic) est allé lire l'ordre de la Déportation, cette journée-là devrait être une journée de commémoration de la Déportation. Ça fait peut-être que l'on pourra joindre les deux.

FRANCIS SONIER - Société nationale de l'Acadie espère que le Cabinet fédéral se prononcera favorablement cet automne, à la veille des fêtes du 400e anniversaire de l'Acadie.

EUCLIDE CHIASSON - Maintenant, c'est une question de volonté politique et de se mettre à la tâche et de régler la question.

FRANCIS SONIER - Francis Sonier, Radio-Canada, Bathurst.

MONIQUE FERRON - Afin d'en connaître d'avantage sur ce dossier qui a fait surface, je me suis entretenu plus tôt avec le président de la Société nationale de l'Acadie, Euclide Chiasson.

Monsieur Chiasson, cette lettre vous l'avez reçue à la mi-juin, alors pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour en dévoiler l'existence ?

EUCLIDE CHIASSON - Ben, on l'a reçue à la fin de juin. Elle est datée du 18 juin, on l'a pas reçu le 18 juin évidemment. Et puis, il y a eu la période de vacances et ensuite, évidemment au début août on a procédé, on est allé voir, on a envoyé ça à monsieur Dion, Stéphane Dion qui est le président du Conseil privé, parce que dans la lettre, elle se réfère aux ministres canadiens, c'est lui qui président du Conseil privé. Puis monsieur Dion a fait un beau travail de défrichage. Ensuite, il a consulté les députés acadiens, il a consulté le bureau du Premier ministre, et puis on sens qu'il y a du mouvement, que ça veut se régler.

MONIQUE FERRON - Monsieur Chiasson, dans le reportage de Francis Sonier que l'on vient d'écouter, vous affirmez que le contexte politique est plus propice. En quoi exactement ?

EUCLIDE CHIASSON - Bien, je pense que, d'une part il y a cette lettre-ci qui met carrément la responsabilité sur le-le-le-le, au niveau du gouvernement canadien, d'une part, devant les ministres de la reine. Deuxièmement, on sens que c'est peut-être le mandat de la fin du mandat de monsieur Chrétien, une belle occasion de monsieur Chrétien avant de partir, de mettre son imprimatur sur une décision comme celle-là. Alors, on pense que c'est très bien aussi. On sens aussi que vis-à-vis de la députation acadienne qu'il y a un revirement, qu'ils sont plus ouvert à considérer la question.

MONIQUE FERRON - Une députation acadienne qui ne vous a pas facilité certainement les choses.

EUCLIDE CHIASSON - Ben, disons, non. Par contre, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Pis, je pense qu'on sens maintenant une ouverture, pis on est très content de ça. On pense que maintenant tout le monde travaille dans la même direction et puis je pense qu'il va y avoir un dénouement, on est convaincu, dans les semaines, sinon dans les mois qui vont venir.

MONIQUE FERRON - Monsieur Chiasson, ce dossier, on sait qu'il a beaucoup évolué. On a en parlé d'un côté d'exiger des excuses carrément de la reine, aujourd'hui on parle d'un libellé pouvant convenir à tous les partis. À la SNA, vous seriez satisfait de quoi exactement.

EUCLIDE CHIASSON - Ben, disons, que la eh-eh-eh. Pour commencer, la SNA n'a jamais demandé d'excuses. Ça c'était la motion de monsieur Bergeron. Nous on a toujours parlé de reconnaissance des torts. Nous, on serait satisfait avec seulement d'une chose. Que la reconnaissance soit très claire, que ça soit écrit et signé par la reine. Que les torts qui ont été causés au peuple acadien durant la Déportation des Acadiens de 1755 à 1763, c'était inacceptable, même dans le cadre de l'époque. Et puis avec ça, il se passe d'autres choses, évidemment dans la façon que la Couronne va articuler ou libellé la proclamation, ça évidemment, on n'a pas le libellé actuellement. Bien, c'est sûr qu'on accepterait pas autres choses que quelques choses de très clair et puis je pense c'est ce qu'on va obtenir ici.

MONIQUE FERRON - Monsieur Chiasson, je vous remercie beaucoup.

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