VISITE DE STÉPHANE BERGERON EN ATLANTIQUE

Radio de RADIO-Canada Atlantique, Moncton, le 14 octobre 2002, vers 8h23

ANIMATRICE : …Monsieur Bergeron est à l'origine de la motion aux Communes de l'an dernier qui demandait à la Couronne britannique de s'excuser pour les torts soufferts par le peuple acadien durant la Déportation. Rappelons que cette motion fut défaite en Chambre. Qu'est-ce qu'il est venu faire en Atlantique, Valérie ?

VALÉRIE - Justement, c'est la question que le journaliste Marc Poirier lui a posée.

STÉPHANE BERGERON - Ben, vous savez, je suis toujours heureux d'y venir, dans un premier temps, ensuite je me suis dit, si Sa Majesté devait faire une déclaration quelconque concernant la Déportation des Acadiens, je ne voulais surtout pas manquer ça.

MARC POIRIER - Vous aviez encore un doute que peut-être il y aurait quelque chose ?

STÉPHANE BERGERON - Je dois vous dire que le doute était fort mince dans la mesure où j'ai constater que tous les organisations représentatifs du peuple acadien ont été tenus à l'écart de cet événement là, de la visite royale, tant les gens de la SNA que de la SAANB n'ont pas été formellement invités à quelques événements que ce soit, qu'ils ont été organisés par le gouvernement du Nouveau-Brunswick ou celui du Canada. Donc, je me doutais bien qu'il n'y aurait probablement pas de déclarations faites pas Sa Majesté, d'autant que…

MARC POIRIER - Vous pensez que c'est une erreur de ne pas les inviter ?

STÉPHANE BERGERON - Je pense que c'est une erreur, effectivement, si on veut mettre l'emphase. J'entendais hier le premier ministre que le Nouveau-Brunswick est une province aux cultures diversifiées et il a bien pris soin de ne pas prononcer le mot Acadien ou Acadienne dans son allocution. On a pris soin, semble-t-il, de faire en sorte que Sa Majesté ne parle pas au Nouveau-Brunswick, alors qu'elle a pris la parole dans toutes les autres provinces qu'elle a visité. C'est pour le moins curieux, en tout cas.

MARC POIRIER - Ça vous donne un soupçonne qu'on a tenté de ne pas vouloir embarrasser Sa Majesté ?

STÉPHANE BERGERON - Bien peut-être ? Peut-être encore dans mon fort intérieur, ils souhaitent faire quelque chose en 2004 et pas avant. Alors, peut-être est-ce là la raison ? Si j'essais de voir les choses de façon positive, c'est peut-être ça la raison. Il y a également le fait que des gens, qui, comme on le sait, ont des ambitions politiques à d'autres niveaux et qui souhaitent peut-être faire en sorte que ce genre de question qui pourrait l'embarrasser éventuellement à un autre niveau ne soit pas aborder. Alors, on essaie d'être le plus low profil que possible sur cette question là pendant la visite royale. C'est peut-être une autre explication. Mais je me serais attendu à que Sa Majesté hier, à l'Ancienne résidence du gouverneur, qui jouxte l'ancien cimetière acadien ou sont enterrés mes ancêtres, ait profité de sa présence en ce haut lieu historique, ce haut lieu symbolique, pour faire une déclaration, mais curieusement, elle n'a même pas pris la parole pour dire aux gens : " Je suis heureuse d'être au Nouveau-Brunswick, je vous remercie de votre accueil chaleureux ". Il y a seulement le Premier ministre qui a pris la parole et Sa Majesté n'a pas pris la parole. Alors, de toute façon, j'y suis, j'espère encore. Et puis sinon, ça sera pour une autre fois. Le peuple acadien en a vu d'autres. On est capable d'attendre encore un peu.

MARC POIRIER - Et puis vous, vous continuez, vous espérez remettre à l'ordre du jour une nouvelle motion ?

STÉPHANE BERGERON - Oui. En fait, j'en ai déposé une nouvelle le printemps dernier demandant à la Chambre de reconnaître ces événements là, parce que dans le débat entourant la motion M-241, on m'a dit : " Vous ne trouvez pas que vous mettez la charrue devant les bœufs ? " C'est-à-dire, vous demandez à la Couronne de reconnaître quelque chose que nous même n'avons jamais reconnu. Alors, j'ai donc déposé une autre motion au printemps dernier. Mais, compte tenu de la prorogation de la Chambre, cette motion là est devenue caduque. Je compte bien effectivement revenir à la charge.

ANIMATRICE - C'était Stéphane Bergeron, député du Bloc québécois. Il répondait aux questions de notre journaliste Marc Poirier.

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