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La rédaction
[Le Courrier des Provinces Maritimes, le 21 juin 1888, page 2]
Nous lisons ce suit dans le Mail de Halifax à propos des documents obtenus en Europe par M. l'abbé H. R. Casgrain. Les documents en question ont trait à une partie de notre histoire qui quoiqu'en dise le Mail, n'a jamais été écrite en entier et sous son véritable jour. Inutile de dire qu'à l'exemple du journal en question, beaucoup d'autres feuilles de la même trempe tâcheront de faire croire qu'il n'y a rien de nouveau dans les précieux documents que le savant abbé a obtenus lors de son dernier voyage en Europe. Mais cela n'empêchera pas un peuple intelligent et impartial de lire avec un vif intérêt ce que M. l'abbé Casgrain a à nous dire sur cette partie de notre histoire qui a été soumise à tant de différentes interprétations par les divers auteurs qui ont écrit sur le sujet. Au Mail la parole dans le moment à M. l'abbé Casgrain, la réfutation, preuves en mains de ce qu'il y a de malveillant dans cet entrefilet, le Mail dit :
Nous lisons dans la Gazette de Montréal : " Nous apprenons que M. l'abbé Casgrain doit jeter une lumière toute nouvelle sur la question de l'expulsion des Acadiens. Il revient de Paris et de Londres avec des documents et des écrits importants copiés à ses propres dépens. Ce qui a été mutilé sera exposé au grand jour et les lacunes seront comblées. Le point le plus important paraît être que la responsabilité de l'expulsion ne s'attachera pas aux autorités anglaises, mais en premier lieu, au contingent de la Nouvelle-Angleterre, à Lawrence, Onslow et leurs subalternes. "
Sur ceci le Mail fait les commentaires suivants :
Si c'est là tout ce que M. l'abbé Casgrain a découvert dans ses volumes d'écrits et de documents, cela ne créera par une bien grande sensation parmi ceux qui ont dévoué tant soit peu de temps à l'étude de cette question. Le fait est connu de tout le monde que le complot pour expulser les Acadiens a tiré son origine dans les États de la Nouvelle-Angleterre qui ont insisté fortement auprès du gouvernement impérial que la chose était nécessaire et qu'à la fin il a été exécuté par la milice de ces États. Ce qu'il y a de plus, c'est que ce sont ces derniers qui ont pris possession des terres des exilés, et ont ainsi dérivé les profits qui découlaient de l'expulsion. Tout ce qu'à fait le gouvernement impérial dans cette affaire, c'est de consentir, sans le vouloir, à l'expulsion et de payer les frais. Et lorsque quelques années plus tard, ceux qui s'étaient emparés des terres acadiennes ont voulu expulser tout ce qui y restait d'Acadien, les autorités anglaises ont refusé d'une manière péremptoire de donner leur consentement à un tel projet.
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